Spectacle : La chanson de rolland, tout public

Qui mieux qu’un clown blanc pourrait renouer avec cette liberté, cette impertinence et cet humour qui ont marqué les multiples récits consacrés au destin de Roland ? Celui de Jean Lambert-wild, Gramblanc, s’expose aux quatre mille décasyllabes composés dans la langue rocailleuse, verte et torrentielle du XIe siècle, ici adaptée pour en favoriser l’écoute sans en perdre la nature. Il incarne le personnage de Turold, écuyer-poète de Roland, accompagné sur scène de l’incroyable ânesse du Cotentin, Chipie de Brocéliande, et les espiègles poules Suzon et Paulette. La fine équipe nous livre le récit trépidant du combat fatal du chevalier Roland et de ses fidèles preux à la bataille de Roncevaux, nous tenant en haleine jusqu’au dernier vers de cette chanson de Geste. Voilà qui donne à réfléchir sur la démesure dramatique du Héros, nous rappelant que la poésie épique n’est pas composée pour être lue au coin du feu ou dans des manuels scolaires, mais bien pour brûler par sa profération !

On avait oublié qu’un poème épique pouvait être aussi marrant. – Le Canard enchaîné